Une clinique de vaccination offre une occasion de formation

Le Dr Jerry Maniate (Photo soumise)
Au début du déploiement des vaccins contre la COVID-19, le Dr Jerry Maniate, M.Ed, FRCPC, FACP, de l’Hôpital d’Ottawa, a jugé que recruter des résidents bénévoles pour la vaccination serait une excellente occasion de leur faire vivre une expérience d’apprentissage en contexte de crise.
Le Dr Maniate est vice-président, Diversité, Inclusion et Formation, à l’Hôpital d’Ottawa. À la fin de 2020, la clinique de l’hôpital et un autre centre ontarien ont été désignés pour commencer à administrer le vaccin contre la COVID-19 Pfizer-BioNTech aux professionnels de la santé et aux responsables des soins dans les hôpitaux, les foyers de soins de longue durée et pour personnes âgées. La clinique est ouverte sept jours par semaine, et on peut y vacciner jusqu’à 1800 personnes par jour.
« Je suis à l’affût d’occasions de formation et celle-ci a permis d’innover », raconte le Dr Maniate, chercheur de longue date en éducation et membre clé du groupe de travail du Collège royal chargé de réviser ce qui est devenu le Référentiel de compétences CanMEDS pour les médecins en 2015.
Même si la mise sur pied rapide de la clinique de vaccination ne lui a pas laissé le temps de créer d’activités professionnelles confiables formelles pour les résidents, il y a vu une très belle occasion d’apprentissage propice à l’autoréflexion.
« Au début de la clinique de vaccination, j’ai découvert qu’il importe de faire participer la population et de promouvoir le questionnement et la réflexion, confie-t-il. Les courts récits des personnes qui travaillent dans les foyers de soins de longue durée en disent long. Qu’ont-ils trouvé difficile? Ces récits peuvent-ils changer l’attitude des médecins? Comment mieux comprendre la situation? »

Le Dr Christopher Cipkar (R5 en hématologie) participe au programme de vaccination contre la COVID-19 à la nouvelle clinique de l’Hôpital d’Ottawa. (Photo soumise)
Le Dr Maniate a encouragé les résidents bénévoles à se livrer eux aussi à l’autoréflexion. « Nous apprenons beaucoup en faisant un temps d’arrêt ou une pause, en réfléchissant, en pensant et en intégrant ce qui en ressort à nos futures activités. Nos interactions quotidiennes sont aussi d’énormes occasions d’apprentissage. »
L’expérience de la Dre Sheryl Hodgson, résidente en médecine interne à l’Hôpital d’Ottawa, et bénévole dès l’ouverture de la clinique, a été vraiment éclairante. Les relations étroites avec des travailleurs de la santé au statut socioéconomique peut-être plus vulnérable que celui des médecins l’ont fait réfléchir à la complexité du travail dans les foyers de soins de longue durée.
« S’ils sont infectés, il peut leur être difficile ou impossible de prendre congé; je me suis donc interrogée sur l’impact de cette situation sur nos relations avec nos collègues et nos clients. »
Elle ajoute que la plupart des résidents bénévoles ne pensaient pas lors de leurs études en médecine que la vaccination serait une partie importante de leur travail. Ils ont compris que c’était le geste le plus important qu’ils pouvaient poser pour la collectivité. « Il faut avoir la souplesse requise pour répondre aux besoins les plus urgents. »

Membres de l’équipe de la clinique de vaccination de l’Hôpital d’Ottawa. À partir de la gauche, le Dr Travis Davidson, R3 – médecine physique et réadaptation, le Dr Matthieu Vierula, R3 – anesthésiologie, le Dr Lorne Wiesenfeld, le Dr Christopher Cipkar, R5 -hématologie, le Dr Jerry Maniate et le Dr Simon Feng, R4 – anesthésiologie. (Photo soumise)