Une artisane de la réforme et de la transformation du système contribue à façonner les soins de santé aux Autochtones

Le 8 juin 2021 | Auteur : Personnel du Collège royal
Lecture de 3 min

La Dre Marcia Anderson est la lauréate du Prix Dr Thomas Dignan en santé des Autochtones 2021

La Dre Marcia Anderson, MPH, FRCPC, n’a pas toujours éprouvé un fort sentiment d’identité en tant que femme autochtone, compte tenu de l’impact considérable de la colonisation sur sa famille. En 1944, à la suite de l’assimilation forcée, son arrière‑grand-père a pris la pénible décision de s’émanciper et de renoncer à son statut d’Indien, tel que prévu par la Loi sur les Indiens, ceci, afin de protéger et de nourrir sa famille, au plus fort des pensionnats autochtones au Canada.

La Dre Marcia Anderson (Photo soumise)

Ce n’est que lorsque la Dre Anderson a fait ses études de médecine que le Dr Thomas Dignan, CM, OOnt, FRCPSC (Hon), aujourd’hui décédé, et d’autres étudiants et médecins autochtones l’ont aidée à renouer avec ses racines en participant à des cérémonies et des activités culturelles qu’elle a décidé de contribuer de façon permanente à façonner les soins aux Autochtones en misant sur la réforme et la transformation du système de santé. Le Dr Dignan est vite devenu son mentor et l’a été longtemps après l’obtention de son diplôme.

D’origine crie et anishinabée, la Dre Anderson est la lauréate du Prix Dr Thomas Dignan en santé des Autochtones 2021. « Tom est décédé en janvier dernier et j’ai pris le temps de réfléchir au rôle qu’il a joué dans ma vie; je suis d’autant plus émue de recevoir ce prix aujourd’hui », confie-t-elle.

Le soutien du Dr Dignan, de la famille de la Dre Anderson et d’autres étudiants autochtones l’ont aidée à faire face aux comportements racistes durant ses études de médecine, mais ce qui l’a motivée – et demeure une source de motivation – à se consacrer à la réforme des systèmes qui perpétuent le racisme, c’est d’avoir été témoin des effets du racisme sur le traitement des patients autochtones.

Une passion pour elle : combler les écarts dans les soins de santé

Sa décision d’axer sa carrière sur les actions et la transformation systémiques était en grande partie attribuable à l’influence du Dr Dignan. Il l’a encouragée à exercer des rôles de direction tôt dans sa carrière, comme devenir coprésidente du Groupe de travail sur la santé des Autochtones à l’Association des facultés de médecine du Canada ou présidente de l’Association des médecins indigènes du Canada alors qu’elle était encore résidente. Devenue elle-même une mentore dévouée, elle remercie tous ses mentors, que le Dr Dignan a d’ailleurs encadrés dans certains cas.

La Dre Anderson est vice-doyenne, Santé autochtone, à la Faculté des sciences de la santé Max Rady de l’Université du Manitoba, et directrice exécutive, Affaires académiques autochtones, à l’Institut de santé et de guérison Ongomiizwin.

Ses activités à l’Institut Ongomiizwin « font abstraction des structures coloniales et racistes (…) et reflètent son engagement envers les apprenants autochtones et la ferveur avec laquelle elle veut combler les écarts pour que les peuples autochtones reçoivent des soins de santé appropriés », affirme le Dr Brian Postl, FRCPC, doyen de la Faculté des sciences de la santé Max Rady, dans sa lettre de mise en candidature.

Il ajoute que la Dre Anderson est aussi présidente du Réseau sur la santé des Autochtones à l’Association des facultés de médecine du Canada (AFMC) et médecin-hygiéniste auprès de Services aux Autochtones Canada, au Manitoba. Sa pratique est axée sur la médecine interne et la santé publique.

La Dre Marcia Anderson vaccine le grand chef Arlen Dumas, de l’Assemblée des chefs du Manitoba, à la superclinique du Centre des congrès RBC de Winnipeg. (Photo soumise)

Première politique de lutte contre le racisme approuvée au Canada 

La Dre Anderson est particulièrement fière de son apport à l’élaboration de la politique de lutte contre toutes les formes de racisme, approuvée par sa faculté en 2020. Première du genre au Canada, cette politique a exigé des années d’efforts; elle est le fruit de conversations sur le racisme, de la reconnaissance de l’importance du racisme comme un enjeu de santé et de ses manifestations dans la formation médicale. Consciente qu’il s’agit d’un point de départ et non d’une solution, elle se désole de la lenteur des changements d’attitudes et de pratiques, car « le racisme interpersonnel direct envers les patients autochtones est encore trop souvent présent dans les milieux de soins de santé ».

Depuis la fin de ses études de médecine il y a près de 20 ans, elle se réjouit cependant du nombre accru de médecins leaders autochtones et d’étudiants en médecine autochtones. Comme un plateau a été atteint dans le dernier cas, elle aimerait beaucoup que le nombre d’étudiants en médecine inuits et des Premières Nations soit plus élevé.

Miser sur la confiance et la communauté

Récemment, la Dre Anderson a consacré une grande partie de son énergie à lutter contre la pandémie de COVID-19. Elle attribue sa capacité d’aider à mettre en place des cliniques de vaccination dans les régions urbaines, rurales et éloignées à la confiance qui s’est installée entre l’Institut Ongomiizwin, des groupes et communautés autochtones, des guérisseurs traditionnels et des gardiens du savoir.

La Dre Anderson joue un rôle essentiel en tant que leader autochtone en santé publique auprès de l’équipe d’intervention des Premières Nations dans la lutte contre la COVID-19, affirme la Dre Catherine Cook, CCMF, FCMF, vice-présidente (Affaires autochtones) à l’Université du Manitoba. Elle offre son temps et son expertise avec générosité », ajoute-t-elle.


Lisez notre énoncé public : Le Collège royal déplore la perte tragique de 215 enfants autochtones


Mots-clés


Laissez un commentaire. Afin de réduire le courrier indésirable, les commentaires sont examinés avant d'être affichés.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Envoyer