Le rôle des DCC : Les avantages des normes nationales pour les Associés et les patients
Depuis 1986, le Dr Ken LeDez, MB, ChB, FRCPC, s’emploie à faire connaître la médecine hyperbare, une discipline dont les applications s’étendent à plusieurs spécialités. Tout au long de son parcours, il est resté fidèle à un principe : l’importance de créer des normes nationales élevées pour améliorer les soins aux patients.
Le Dr LeDez a joué un rôle clé dans la reconnaissance d’une discipline de domaine de compétence ciblée (DCC) en médecine hyperbare par le Collège royal. L’Association canadienne de médecine hyperbare et subaquatique, que le Dr LeDez a contribué à mettre sur pied, dont il a été le premier président et où il demeure un leader, a été l’une des premières associations à demander qu’un DCC soit reconnu lorsque le programme de DCC (diplômes) a été créé en 2011.
« La création d’un DCC doit profiter à la société, précise-t-il. Depuis le début, mes collègues et moi nous employons à établir des normes de formation nationales pour que la médecine hyperbare soit exercée à l’échelle du pays de manière sécuritaire, cohérente et éthique. »
Le Dr LeDez est professeur agrégé d’anesthésiologie à l’Université Memorial de Terre‑Neuve, directeur médical du Service de médecine hyperbare de St. John’s et du Centre for Offshore and Remote Medicine (MEDICOR), président du Comité de DCC en médecine hyperbare du Collège royal; il fournit aussi un soutien médical pour la plongée à saturation en haute mer.
Un complément à la certification dans une spécialité
Les DCC sont des disciplines qui enrichissent la pratique des médecins certifiés dans une spécialité ou une surspécialité existante ou la formation en médecine de famille. Chaque DCC approuvé comble un besoin légitime de la société et de la population de patients auquel les disciplines primaires et de surspécialité ne sont pas en mesure de répondre.
« Les DCC fournissent aux Associés une voie d’accès privilégiée durant leur carrière, explique Jason R. Frank, MD, FRCPC, MA (Ed.), directeur, Normes, formation et stratégies d’éducation spécialisée au Collège royal. Ils offrent de belles occasions d’érudition aux spécialistes certifiés, des normes nationales dans ces domaines distincts et contribuent à la sécurité des patients. »
Le Comité des spécialités du Collège royal examine chaque demande de reconnaissance d’une nouvelle discipline de DCC, puis la demande fait l’objet d’une consultation nationale en deux parties. Les médecins qui répondent à toutes les exigences d’un DCC peuvent devenir titulaires d’un diplôme de DCC et utiliser le titre DRCPSC après avoir réussi un programme de formation agréé ou eu recours à la route d’évaluation par la pratique.
De maintes applications
Les applications de la médecine hyperbare s’étendent à plusieurs spécialités, dont l’anesthésiologie, la médecine interne, la médecine d’urgence et la pratique générale. Le Dr LeDez souhaiterait qu’un grand nombre de spécialistes en médecine hyperbare puissent utiliser leur titre dans leur pratique quotidienne. Le DCC en médecine hyperbare comprend deux volets : la médecine hyperbare clinique et la médecine de plongée. Il arrive que certains médecins exercent les deux volets.
La médecine hyperbare découle de la médecine de plongée. Les plongeurs en haute mer peuvent souffrir de maladies de décompression, traitées au moyen de chambres hyperbares. Les spécialistes en médecine de plongée sont appelés à évaluer la condition physique des plongeurs professionnels et assurent la surveillance médicale des activités de plongée.
L’éventail d’applications de la médecine hyperbare clinique est beaucoup plus grand. De plus en plus de recherches font état de l’efficacité de l’oxygénothérapie hyperbare pour plusieurs affections reconnues par les régimes universels d’assurance maladie. La pressurisation des chambres hyperbares cliniques jusqu’à trois atmosphères a pour effet d’élever le niveau d’oxygène sanguin et tissulaire bien au-delà du niveau normal. Les chambres hyperbares peuvent donc servir à traiter des affections où la vascularisation est réduite et où un meilleur apport d’oxygène aux tissus est bénéfique (p. ex., radionécrose, lésions réfractaires, infections graves comme la gangrène gazeuse, greffes et lambeaux dont la survie est compromise). L’oxygène hyperbare donne aussi lieu à des changements biochimiques et anti-inflammatoires complexes, stimule l’activité des cellules qui entrent en jeu dans la guérison et la lutte contre les infections; il a aussi, dans certains cas, un effet bactéricide.
« Même si l’utilisation de l’oxygène hyperbare n’est qu’intermittente, elle est suffisante pour favoriser la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, la guérison et l’activité bactéricide, affirme le Dr LeDez. La médecine hyperbare permet donc de traiter des affections où la vascularisation est réduite, et elles sont nombreuses. »
Des contre-indications
Comme il arrive parfois dans les domaines émergents de la médecine, l’oxygénothérapie hyperbare est souvent présentée, à tort, comme une solution miracle (p. ex., VIH/sida, cancer, autisme, cardiopathie). Des cliniques privées continuent d’ouvrir leurs portes partout au pays, donnant de faux espoirs à des patients prêts à verser des sommes considérables pour des traitements non recommandés.
« Ces patients choisissent d’avoir recours à l’oxygénothérapie hyperbare et renoncent aux thérapies éprouvées, ce qui risque d’aggraver leur état », ajoute le Dr LeDez.
Selon lui, le titre en médecine hyperbare et les normes nationales élevées qui en découlent permettent à un plus grand nombre de médecins de comprendre les diverses utilisations légitimes de la discipline. Les normes contribuent également à l’amélioration des programmes de formation et à l’excellence des enseignants en médecine hyperbare. Tout cela mène à de meilleurs résultats en ce qui concerne la sécurité des patients et la prestation des soins.
« Nous avons maintenant de meilleures normes de soins, affirme-t-il. Lorsque nous avons soumis notre demande de reconnaissance, nous avons insisté sur le fait que la médecine hyperbare permettrait de traiter la population lorsque les indications sont reconnues et de la protéger contre les prétendus avantages de l’oxygénothérapie hyperbare. »