Recherche sur la COVID-19 – Questions et réponses : Dre Allison McGeer

Le 7 octobre 2020 | Auteur : Personnel du Collège royal
Lecture de 2 min

Allison McGeer, MD, FRCPC, professeure à l’Université de Toronto et spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital Mount Sinai, siège aussi à des comités nationaux et provinciaux d’immunisation et de prévention des infections. En février 2020, son équipe a reçu une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada dans le cadre d’une intervention de recherche rapide contre la maladie à coronavirus 2019 axée sur les facteurs de risque et les caractéristiques de la COVID-19.

Comment cette recherche cadre-t-elle avec votre expertise et que désirez-vous accomplir?

La plupart de mes recherches sont des études d’observation en épidémiologie qui visent à comprendre l’interaction entre les pathogènes et les humains à l’échelle individuelle et de la population. Nous avons conçu ce projet afin de tirer profit de nos collaborations et de combler des lacunes particulières de la recherche sur la COVID-19. Nos objectifs au départ étaient nombreux, dont recueillir et partager l’information sur les spécimens prélevés chez les patients atteints de la COVID-19 afin d’accélérer le développement de diagnostics, de traitements et de vaccins, recueillir des données sur la durée de propagation du virus par ces patients, et évaluer dans quelle mesure le virus contamine l’air et les surfaces qui entourent les patients.

Dr. McGeer

La Dre Allison McGeer (Photo soumise)

Comment les travaux progressent-ils?

Ils progressent bien et à plusieurs niveaux. Nous avons conçu notre étude de façon à ce que le partage des spécimens et des données puisse s’effectuer le plus rapidement possible. Dans les semaines qui ont suivi le premier cas d’infection à Toronto, nous avons fourni aux chercheurs qui tentent de découvrir un vaccin et aux développeurs d’anticorps monoclonaux les premiers isolats et cellules mononuclées de sang périphérique (CMSP). Depuis le mois de mars, nous partageons le sérum avec six groupes de chercheurs et laboratoires de santé publique partout au pays afin que les tests sérologiques soient disponibles plus rapidement au Canada.

Avez-vous fait face à des obstacles?

Il y a de nombreux obstacles imprévus lors d’une pandémie. En Ontario, il était impossible de trouver le type de coton-tige requis pour les prélèvements nasopharyngés. Il s’avère qu’un fournisseur important se trouve en Italie. Nous avons demandé si la salive pouvait tenir lieu de spécimen, et ce, pour deux raisons : il n’est pas nécessaire d’utiliser les cotons-tiges et les patients peuvent eux-mêmes prélever leur salive. Les travailleurs de la santé n’ont pas besoin d’EPI pour prélever les spécimens. Les données indiquent que nous pourrions remplacer les prélèvements pharyngés par des prélèvements de salive pour cette maladie.

Les médias disent souvent que le test de dépistage de certains patients demeure positif après leur guérison. Qu’avez-vous découvert à ce sujet?

Le résultat du test de dépistage peut être longtemps positif. Nous ne savons pas si le virus est actif ou non, mais des données récentes indiquent qu’il est inactif. Notre étude, publiée au printemps, révèle que le résultat de cultures est encore positif après 12 jours chez certains patients, mais ne l’est plus par la suite, même si la réaction en chaîne par polymérase (RCP) est encore positive. Nous espérons arriver au point où nous pourrons affirmer, « Après 12 ou 14 jours, vous n’avez pas à vous inquiéter qu’un patient soit contagieux, même si le résultat de son test est encore positif ».


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