Recherche sur la COVID-19 – Questions et réponses : Dr Richard Lester
L’équipe de recherche du Dr Richard Lester tente de déterminer l’efficacité d’une application mobile pour offrir un soutien à distance aux patients atteints de la COVID-19 qui sont en isolement à la maison.
Richard Lester, MD, FRCPC, est spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital général de Vancouver et professeur agrégé en santé mondiale à l’Université de la Colombie‑Britannique. En février 2020, dans le cadre d’un programme des IRSC visant à financer une intervention de recherche rapide contre la maladie à coronavirus 2019, son équipe de recherche internationale a reçu une subvention pour étudier l’efficacité d’une application mobile servant à fournir un soutien virtuel aux patients atteints de la COVID-19 qui sont en isolement à la maison.

Le Dr Richard Lester
Votre recherche découle-t-elle d’efforts antérieurs déployés pour offrir un soutien virtuel à des patients? Pouvez-vous nous expliquer?
Durant mon stage postdoctoral, j’ai fait des recherches en santé mondiale, me penchant sur le VIH au Kenya. C’est à ce moment que mon équipe et moi avons eu l’idée d’utiliser des téléphones cellulaires pour rester en contact avec les patients. Ce travail nous a amenés à lancer une entreprise sociale appelée WelTel, et nous étudions maintenant l’efficacité de l’application WelTel pour surveiller et soutenir les patients atteints de la COVID-19 ainsi que les gens avec qui ils ont été en contact. Nous utilisons également l’application pour étudier les problèmes de sécurité liés à la prestation de soins de santé numériques et déterminer les meilleures façons de communiquer avec les patients par téléphone cellulaire.
Comment fonctionne l’application?
L’application utilise un format de modèle ouvert qui met l’accent sur le patient plutôt que sur son état. Ainsi, nous pouvons facilement en modifier les paramètres selon que le patient est atteint du VIH, d’asthme, d’une maladie chronique ou de tout autre problème de santé. En envoyant des messages textes aux patients, en entendant parler de leurs préoccupations et en leur fournissant d’autres types de soutien, nous pouvons être flexibles et favoriser les changements de comportement. L’un des grands avantages de l’application WelTel est sa facilité d’utilisation, les professionnels de la santé de première ligne n’ayant qu’à se connecter à un tableau de bord des patients puis à fournir le soutien nécessaire. L’application utilise par ailleurs un format de langage ouvert plutôt que des listes de contrôle; les patients peuvent donc aborder en détail les questions qui sont importantes pour eux.
Comment avez-vous adapté l’application au contexte particulier de la COVID-19?
Lorsque la COVID-19 a frappé, j’ai lu sur l’importance de l’isolement à la maison, une situation qui cause du stress aux gens et peut entraîner des problèmes de santé mentale. Nous avons passé environ une heure à ajuster les paramètres de l’application pour offrir du soutien aux personnes en isolement, notamment les mettre en contact avec leurs fournisseurs de soins grâce à un tableau de bord. Le professionnel de la santé peut prendre connaissance des problèmes particuliers de chaque patient et les aborder par texto, téléphone ou discussion vidéo. L’application WelTel effectue aussi des suivis automatisés, ce qui permet de sauver du temps. Il peut falloir de 50 à 100 fois plus de temps à une infirmière qui assure un suivi téléphonique à joindre les nombreux patients.
Où en êtes-vous rendus dans vos recherches?
Nous avons procédé à un déploiement rapide de l’application WelTel pour faire face à la crise de COVID-19, et l’application est très populaire en Colombie-Britannique, au Rwanda, au Kenya et au Royaume-Uni. Nous cherchons maintenant à établir les meilleures façons de communiquer avec les patients, ce qui nous aidera à déterminer comment nous allons fournir des soins aux stades ultérieurs de la pandémie. Les soins virtuels peuvent être un moyen efficace et rentable d’assurer une surveillance et un soutien pour les patients atteints de la COVID-19 et les gens avec qui ils ont été en contact ainsi que pour les futurs agents pathogènes transmissibles.