L’aménagement paysager du Collège royal
Au printemps et à l’été, la cour du Collège royal est très occupée. Le personnel du Collège royal aime se rendre à l’extérieur pour dîner entre collègues, assister à une réunion d’équipe ou participer à une activité sociale. Même si les tables de pique-nique et les chaises font maintenant partie intégrante du paysage, le terrain était auparavant aménagé de sentiers, de plates-bandes fleuries et d’un grand potager.
Avant que le Collège royal n’achète le bâtiment aux Sœurs adoratrices du Précieux Sang en 1991, la cour et ses environs étaient aménagés de manière à agrémenter la vie des religieuses qui y vivaient. Celles-ci vivaient à l’écart de la société, leur quotidien étant consacré à la prière et aux activités religieuses. Leur mode de vie cloîtré les obligeait à s’en remettre à leur environnement immédiat pour se divertir, se nourrir et socialiser.
Les religieuses pouvaient profiter d’un réseau de sentiers agrémentés de plates-bandes fleuries et de statues religieuses. En plus d’utiliser la cour pour rester actives, les religieuses l’utilisaient pour les rassemblements (comme le font aujourd’hui les employés du Collège royal et les visiteurs). L’un des éléments les plus importants de la cour était le jardin potager situé sur le côté ouest du bâtiment. L’entretien du jardin tenait les religieuses occupées et leur permettait de profiter de leurs propres récoltes.
La rénovation du préau et la construction de l’atrium
L’un des principaux éléments architecturaux du bâtiment d’origine était le préau. Ce dernier n’était pas utilisé par les religieuses qui vivaient au cloître; il servait plutôt à des fins d’entretien. Debout dans le préau, le regard posé vers le haut, on pouvait voir une alternance de fenêtres rectangulaires et cintrées. Ce type de fenêtres était également un trait distinctif de bâtiments similaires construits au début du vingtième siècle.
Après que le Collège royal eut acheté l’édifice en 1991, l’ancien préau a été converti en atrium vitré. De nombreuses rénovations ont alors été effectuées : ajout d’un escalier principal, installation d’un plafond de verre et aménagement de portes donnant sur la salle du Conseil du Collège royal et sur la salle de conférence qu’on appelle aussi la salle Roddick et la bibliothèque. Le nouvel atrium couvert permet d’accéder facilement aux deux ailes du bâtiment. Le personnel du Collège royal et les Associés disposent de cet espace pour les événements sociaux et les petits rassemblements.
Pour faire honneur à la conception architecturale d’origine du bâtiment, les fenêtres rectangulaires et cintrées ont été préservées. L’ajout de supports arqués aux ornements circulaires met maintenant en valeur les vitraux d’origine visibles depuis cet espace.
La rénovation de la chapelle publique et de la salle du Conseil
Même si les religieuses menaient une vie cloîtrée qui limitait leurs interactions avec le monde extérieur, le public était autorisé à se rendre sur les lieux pour participer aux services religieux et à la prière. Pour permettre la présence du public, le bâtiment possédait une grande chapelle publique et une petite chapelle privée réservée aux religieuses.
La chapelle publique ressemblait à toute autre église; des bancs, une chaire et des symboles religieux meublaient l’espace, qui comportait une allée centrale et un plafond voûté soutenu par des colonnes. Une caractéristique unique de la chapelle publique était la présence d’une grille métallique qui maintenait la séparation entre le public et les religieuses qui vivaient sur place.
En 1991, lorsque le Collège royal a entamé les rénovations, la plupart des installations et des accessoires religieux qui se trouvaient dans la chapelle publique ont été retirés, à l’exception des vitraux. Des cloisons permanentes ont été construites entre la chapelle publique et la chapelle privée afin de créer deux salles séparées. Aujourd’hui, la salle du Conseil du Collège royal occupe l’espace de l’ancienne chapelle publique; il s’agit de la plus grande salle de conférence et d’événement du Collège royal.
Les vitraux
Il ne fait aucun doute que l’une des caractéristiques les plus remarquables de l’édifice du Collège royal est la présence des vitraux d’origine de la salle du Conseil et de la salle Roddick. Contrairement au bâtiment lui-même, qui a 100 ans, les vitraux n’ont que 35 ans. Ils ont été installés au milieu des années 1980, seulement quelques années avant le départ des religieuses.
La construction de l’édifice a commencé en 1914, puis a été retardée en raison de la Première Guerre mondiale et des pénuries de ressources et des problèmes financiers qu’elle a entraînés, au grand désarroi des entrepreneurs et des ouvriers. La construction a finalement été achevée en 1921, sans aucun vitrail. À leur place ont été installées de simples vitres transparentes.
Au milieu des années 1980, les Sœurs adoratrices du Précieux Sang ont fait appel à une entreprise franco-canadienne pour la conception et l’installation des vitraux que le personnel, les Associés et les visiteurs peuvent aujourd’hui admirer. Reconnaissant l’importance de ces vitraux dans l’histoire du bâtiment, le Collège royal veille à leur préservation pour que les générations à venir puissent en profiter.
La chapelle privée et la salle Roddick
Les Sœurs adoratrices du Précieux Sang avaient choisi une vie contemplative. Elles pouvaient passer jusqu’à six heures par jour à prier silencieusement dans leur propre chapelle privée, à l’intérieur du bâtiment. Alors que la grande chapelle permettait d’accueillir le public, la chapelle privée permettait aux Sœurs de prier sans craindre d’être dérangées ou distraites.
La chapelle privée comportait un balcon d’observation au troisième étage qui permettait aux sœurs aînées ou malades de participer aux prières quotidiennes. L’infirmerie du bâtiment fournissait des services médicaux et des traitements de base à toutes les religieuses nécessitant des soins supplémentaires.
Lorsqu’on a rénové le bâtiment en 1991, la chapelle privée a été convertie en salle de conférence, nommée la salle Roddick, en l’honneur de Sir Thomas Roddick. De 1991 à 2015, la salle Roddick a servi de salon et de salle de lecture pour le personnel et les Associés. Puis, en 2015, elle a été rénovée à nouveau, cette fois-ci pour en faire la deuxième plus grande salle de conférence et d’événement du bâtiment. Il est maintenant possible d’y voir certains des livres anciens et des objets historiques du Collège royal exposés dans une grande vitrine sécurisée.
Barrières et portails pour les religieuses
Les Sœurs adoratrices du Précieux Sang ont consacré leur vie à leur foi religieuse. Ayant choisi un mode de vie cloîtré, elles passaient leurs journées ensemble, en contemplation silencieuse, et n’avaient que peu ou pas de contact avec le monde en dehors du cloître. Lorsque nécessaire, des grilles, des portails et des barrières étaient installés pour maintenir la séparation entre les religieuses et la population.
En fait, deux barrières séparaient la chapelle publique et la chapelle réservée aux religieuses. De 1921 à 1985, une grande grille métallique fermait les passages entre les deux espaces.
En même temps que l’installation des vitraux en 1985, les Sœurs ont rénové les deux chapelles. La grande grille métallique blanche a été retirée et remplacée par une barrière plus discrète ressemblant à un portail sur le devant de la chapelle publique. Lors des rénovations de 1991, les barrières ont été accrochées au mur de la salle à manger pour créer un élément de décoration unique et faire un clin d’œil à l’histoire de l’édifice.
L’escalier principal et les armoiries
Lors des rénovations de 1991, en plus de couvrir le préau d’un toit de verre, on a construit un grand escalier à double volée en marbre reliant le hall principal au premier étage. En approchant de l’escalier, les visiteurs peuvent voir les armoiries du Collège royal incrustées dans les carreaux de marbre. Les armoiries sont l’insigne officiel du Collège royal, accordé à l’organisation en 1962 par Sa Majesté la reine Elizabeth II.
Douze différents types de granit et de marbre provenant du monde entier ont été utilisés pour concevoir et construire l’escalier à double volée. Ces blocs de granit et de marbre représentent la contribution du Collège royal à la communauté médicale internationale, car un grand nombre de nos Associés exercent la médecine à l’extérieur du Canada.
Le dessin des armoiries du Collège royal reflète divers aspects de l’organisation. La couleur pourpre du blason représente la médecine et la couleur écarlate, la chirurgie. Le bâton d’Asclépios est un symbole traditionnel de la médecine. La couronne de feuilles d’érable désigne le Collège royal en tant qu’organisation dotée d’une désignation et d’une charte royales. Tout en bas, on retrouve l’inscription latine de la devise originale du Collège royal qui signifie « Un esprit aiguisé et une main agile ».
La pierre angulaire du 74, avenue Stanley
Au niveau inférieur de l’atrium, sur le mur juste à côté de la réception, on retrouve un morceau de l’histoire du Collège royal qui provient de l’ancien siège social de l’organisation situé au 74, avenue Stanley, à Ottawa. Construit en 1959, l’édifice de l’avenue Stanley a marqué une étape importante dans l’histoire de l’organisation. La pose de la pierre angulaire avait fait partie de la cérémonie d’inauguration.
De nombreuses personnes avaient assisté à la cérémonie et une invitation spéciale avait été envoyée au premier ministre John Diefenbaker et au gouverneur général du Canada, le très honorable Vincent Massey. Le premier ministre a gracieusement prononcé le discours d’ouverture, qui a été diffusé sur la radio CFRA d’Ottawa pour ceux qui suivaient l’événement de la maison, et le gouverneur général a participé à la cérémonie en posant la pierre angulaire de l’édifice.
Pour commémorer cette étape importante de l’histoire du Collège royal, la pierre angulaire a été déplacée du 74, avenue Stanley, à l’atrium du nouveau siège social du Collège royal, promenade Echo.
Les capsules témoins
L’un des secrets les mieux gardés du siège social du Collège royal situé sur la promenade Echo est l’existence non pas d’une, mais de deux capsules témoins cachées dans ses murs. La première capsule a été créée en 1959 pour commémorer la construction de l’ancien siège social de l’organisation, au 74, avenue Stanley. La deuxième capsule a été créée en 1993 pour souligner l’achat et la rénovation du siège social actuel du Collège royal au 774, promenade Echo.
La capsule témoin de 1959 contient une variété d’objets, tels qu’un registre des Associés, diverses lettres, des pièces de monnaie canadiennes, des timbres canadiens et une copie du discours prononcé lors de la cérémonie d’inauguration. L’ouverture de la capsule est prévue le 14 juin 2029 à l’occasion du 100e anniversaire du Collège royal en tant qu’organisation. La deuxième capsule témoin, celle de 1993, contient des instruments médicaux, des photographies, de courts textes d’anciens présidents et un exemplaire du Globe and Mail.
En 1993, les deux capsules ont été placées en sûreté dans les murs à côté de la réception, juste derrière la pierre angulaire qu’on peut voir au niveau inférieur de l’atrium.
Le statut patrimonial
Depuis sa construction en 1921, l’ancien cloître des Sœurs adoratrices du Précieux Sang est devenu un édifice bien connu de la communauté et apprécié pour son architecture et sa beauté. En 1991, au moment de son acquisition, d’importantes rénovations intérieures ont permis de transformer cet édifice, qui avait à l’origine une vocation religieuse, en espace adapté aux activités du Collège royal. Une attention particulière a été accordée à la protection et à la préservation de l’architecture et du caractère uniques du bâtiment.
En 1993, peu de temps après que le Collège royal eut emménagé dans le bâtiment, la Ville d’Ottawa a décerné un certificat au mérite à l’organisation pour souligner ses efforts de préservation de la beauté naturelle et du patrimoine architectural pendant les rénovations.
Cinq ans plus tard, en 1998, les bâtiments et le terrain ont été désignés lieu historique par la Ville d’Ottawa. Au cours de ses 100 années d’histoire, l’extérieur de l’édifice n’a pratiquement pas changé. Il est un exemple parfait des édifices religieux du début du vingtième siècle. Une petite plaque commémorative a été installée sur la façade nord-ouest de l’édifice, accompagnée d’une lettre de félicitations de la part du maire Jim Watson.