L’optique d’un coordonnateur de programme

Massih Bidhendi est coordonnateur du programme de néphrologie pédiatrique à l’Hôpital pour enfants malades (SickKids) de Toronto depuis quatre ans.
Massih Bidhendi
Massih Bidhendi est coordonnateur du programme de néphrologie pédiatrique à l’Hôpital pour enfants malades (SickKids) de Toronto depuis quatre ans. En étroite collaboration avec le directeur de programme, le Dr Damien Noone, il prend part à la mise en œuvrede La compétence par conception (CPC) depuis le commencement.
D’après vous, quels avantages la CPC procurera-t-elle à votre programme, aux enseignants et aux résidents?
La formation médicale repose depuis toujours sur le coaching et la rétroaction. Avant la CPC, ces activités étaient réalisées dans un cadre informel et difficile à suivre. En adoptant la CPC, on a pu définir la rétroaction, établir une structure et, surtout, assurer un suivi par écrit. Si un stagiaire accuse du retard, le directeur de programme et moi pouvons analyser les données, cibler la cause et résoudre le problème – puis modifier son plan de formation pour assurer sa réussite.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier d’avoir mis en œuvre la CPC à l’Hôpital SickKids?
Au tout début de l’initiative, nous (néphrologie) avons planifié la mise en œuvre avec les responsables de la CPC du programme de pédiatrie (tronc commun) de l’université. Nous avons élaboré nos propres schémas tutoriels, outils d’évaluation, plans de stages, etc. Au fur et à mesure que d’autres spécialités emboîtaient le pas, notre département (pédiatrie) a décidé de mettre ses ressources en commun et d’inciter les divers programmes à s’entraider en partageant leurs documents et en travaillant en collaboration dans le cadre de la mise en œuvre de la CPC. Aujourd’hui, nous assistons à nos rencontres mensuelles avec entrain, heureux de contribuer à la transition de chacun.
Que disent les résidents au sujet de la CPC?
Je n’aime pas me prononcer au nom des résidents et je doute qu’il se soit écoulé suffisamment de temps depuis la transition pour dresser un constat mesurable. J’ai quand même remarqué, au début, que la CPC ne faisait pas l’unanimité, car les résidents se sentaient scrutés à la loupe, comme si tout le monde les surveillait. L’entière responsabilité revenait aux stagiaires, et ils ne se sentaient pas à l’aise de demander aux enseignants d’évaluer les APC. La situation a changé peu à peu, les patrons ont commencé à s’investir davantage et à se partager la responsabilité des évaluations et de la rétroaction.
Quelles sont, selon vous, les principales différences entre le modèle d’apprentissage de la CPC et le modèle traditionnel?
Avec la CPC, l’ensemble des données est pris en considération, à savoir les ECOS, la rétroaction par courriel, les évaluations et de nombreuses autres sources d’information. Les données périphériques qui étaient autrefois conservées et examinées chaque année sont désormais analysées plus fréquemment; c’est ce qui constitue, selon moi, le plus important changement. C’est drôle, je reçois des notifications au moment même où les membres de notre comité de compétence consultent les fichiers et je peux voir les changements!
Quels défis attendent les administrateurs de programme (AP) durant la transition vers la CPC?
L’exportation et la compilation de données de divers systèmes sont des étapes quotidiennes de l’approche par compétences en formation médicale. Il est donc essentiel de se doter d’un système électronique de gestion des données – et il s’agit là d’un défi de taille. À l’Université de Toronto, nous utilisons la plateforme Elentra pour gérer les évaluations d’APC. Je conseille aux AP qui adoptent la CPC d’avoir une bonne compréhension des rudiments de la gestion de données et de se familiariser avec la technologie; ils seront ainsi en mesure d’utiliser une plateforme comme Elentra.
Si vous aviez un seul conseil à donner à un administrateur de programme qui s’apprête à mettre en œuvre la CPC, quel serait-il?
Je leur conseillerais de participer dès que possible au processus de transition vers la CPC. Je m’estime chanceux d’avoir un directeur de programme aussi enthousiaste et qu’il m’ait intégré à sa démarche dès le départ. L’AP est la personne-ressource par excellence, toujours là pour aider les patrons et les stagiaires. On vous posera un million de questions et vous devrez y répondre – soyez patients et ayez confiance en vous! La transition de votre programme vers la CPC repose sur votre capacité à éliminer toute forme de résistance.
Voir la série de profils des pionniers de La compétence par conception (pratiques exemplaires et conseils sur la mise en œuvre).