L’importance du mot juste en formation médicale

Le 12 décembre 2019 | Auteur : Personnel du Collège royal
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Le Dr Serge Quérin

Le Dr Serge Quérin

Diplômé en néphrologie, Serge Quérin, MD, FRCPC, a eu une épiphanie durant un stage de surspécialisation d’un an à Paris. Jamais auparavant les conférences et les cours ne lui avaient paru aussi clairs. « Ce que j’appréciais avant tout, c’était la justesse, la précision des termes et, par conséquent, la valeur didactique des exposés ». De retour au pays, motivé par sa passion pour la langue française, l’utilisation du mot juste dans le domaine médical et dans les communications avec les patients est devenue son cheval de bataille.

Outre son rôle d’enseignant à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, il collabore à de nombreuses activités du Collège royal. Autrefois relecteur pour les examens en néphrologie, il siège depuis 2014 au Comité consultatif sur la traduction, dans le cadre de l’approche par compétences en formation médicale. Qui plus est, il encadre les spécialistes relecteurs avant tout des médecins dont la langue maternelle est le français, qui côtoient des résidents séniors et emploient la bonne terminologie française d’usage. Selon lui, la qualité de la langue employée dans les activités professionnelles confiables (APC) est non seulement importante, stratégique ou bienvenue; elle est essentielle. Les étudiants ont manifestement le désir d’apprendre dans leur langue et les universités ont tout intérêt à emboîter le pas. « Je suis moi-même superviseur; personne ne veut pénaliser un résident parce que le sens d’un terme n’est pas clair. Le résident francophone doit avoir une chance égale d’être évalué de façon juste, au même titre que le résident anglophone. »

Une référence pour la francophonie

Le Dr Quérin constate que ses collègues – sans être forcément militants – s’intéressent beaucoup à l’évolution des termes médicaux en français. Il affirme que le contenu francophone offert aux Associés contribue à leur sentiment d’appartenance au Collège royal. À cet égard, il a siégé au Comité consultatif francophone du Collège royal, chargé d’examiner en profondeur les versions françaises du Référentiel de compétences CanMEDS 2015 pour les médecins et des Jalons CanMEDS 2015, et il a participé au projet de révision des normes d’agrément des programmes de résidence en 2016. À l’occasion, le Dr Quérin agit en tant qu’expert-conseil en terminologie médicale auprès de l’équipe de traduction du Collège royal.

Professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et néphrologue à l’hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, le Dr Serge Quérin est l’auteur du Dictionnaire des difficultés du français médical, un ouvrage reconnu et utilisé dans toute la francophonie, co-auteur d’un manuel sur la néphrologie et l’urologie utilisé dans le cadre de la formation des étudiants de 2e année en médecine de l’Université de Montréal, et collaborateur à la réédition de l’ouvrage La communication professionnelle en santé.

Il a reçu le Prix Camille-Laurin de l’Office québécois de la langue française en 2005 et le Prix de l’ambasseur du français Jacques-Boulay remis par Médecins francophones du Canada en 2012. En outre, le Conseil supérieur de la langue française lui a décerné l’Ordre des francophones d’Amérique en 2016. Sur la scène internationale, le ministère de la Culture de la République française lui a décerné le grade d’officier de l’Ordre des Arts et des Lettres (2019).

Depuis 2014, son fil Twitter, @terminomed, compte des centaines d’abonnés qui s’intéressent à la traduction et la terminologie médicales. Il rédige actuellement un article dans la foulée d’un colloque sur la créativité lexicale du français médical auquel il a assisté, à Paris.


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