Le Dr Olivier Mailloux mise sur sa formation militaire pour changer la pratique rurale

Le 3 septembre 2021 | Auteur : Personnel du Collège royal
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Le Dr Olivier Mailloux a reçu le Prix du leadership pour les médecins en début de carrière du Collège royal 2021 dans la catégorie « Pratique professionnelle et soins aux patients »

Enfant, Olivier Mailloux, MD, LMCC, FRCSC, FACS, rêvait non seulement de s’enrôler dans les Forces armées canadiennes, il souhaitait aussi faire carrière en médecine. En réalisant ses deux rêves, il est devenu un meilleur leader des soins de santé.

« L’amalgame est vraiment enrichissant, affirme le chirurgien, réserviste militaire et père de trois jeunes enfants. J’ai suivi une formation militaire [en 2015] et j’ai acquis des compétences en leadership, notamment en résolution de conflits et en planification. Le transfert de ces apprentissages à ma pratique civile s’est fait tout naturellement, créant ainsi la structure qui me manquait alors que j’étudiais en médecine. »

En reconnaissance du leadership qu’il a exercé pour améliorer les services chirurgicaux et la formation à Baie-Comeau (Qué.), le Dr Mailloux a reçu le Prix du leadership pour les médecins en début de carrière du Collège Royal 2021 dans la catégorie « Pratique professionnelle et soins aux patients ».

Dr Olivier Mailloux (photo soumise)

Miser sur ses compétences militaires pour améliorer les soins longitudinaux dans le Québec rural

« Le leadership administratif ne s’enseigne pas, confie le Dr Mailloux, mais on nous demande d’assumer ce rôle sans nous fournir les outils nécessaires. Or, l’armée m’a fourni ces outils. »

Il a donc misé sur ces outils pour améliorer les services chirurgicaux dès son arrivée à Baie-Comeau (Québec) en 2013, notamment en instaurant un programme de chirurgie bariatrique dans la région.

Auparavant, les patients de la Côte-Nord devaient se rendre à Québec ou Rimouski pour subir une chirurgie bariatrique; l’accès et le suivi étaient donc limités. En étroite collaboration avec l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, le Dr Mailloux a créé un programme doté de normes chirurgicales supérieures et de meilleurs soins longitudinaux.

« Il a également collaboré avec les communautés innues, en particulier celle de Pessamit, afin d’adapter les services offerts à cette population », ajoute Hélène Milot, MD, FRCSC, chef de la chirurgie générale à l’Hôpital de Baie-Comeau.

Outre la chirurgie bariatrique, le Dr Mailloux a également privilégié l’augmentation des services offerts sur place en suivant une formation en réparation de hernie complexe et laparoscopie avancée.

Établir des liens avec les universités pour instaurer une culture universitaire

Il s’est avéré indispensable d’entretenir des liens étroits avec les enseignants de l’Université Laval pour apporter les changements que le Dr Mailloux jugeait nécessaires à Baie-Comeau. C’est ainsi qu’il a été en mesure d’organiser un « mini stage de perfectionnement » en chirurgie bariatrique pour lui-même et ses collègues en 2019. Il a invité plusieurs professeurs de l’université à pratiquer des interventions à Baie-Comeau et transmettre leur savoir aux membres de l’équipe chirurgicale.

« Il nous a fallu cinq ans, mais une fois l’approbation [du programme de chirurgie bariatrique] obtenue, encore une fois avec le concours de l’Université Laval, tout s’est bien déroulé. »

Le Dr Mailloux procède à une intervention d’urgence sur une plaie de hernie infectée avec l’aide de l’infirmier Raynald Bélanger, à Baie-Comeau (photo soumise)

Les stages en milieu rural : un atout pour les résidents

La pratique en milieu rural entraîne souvent un sentiment d’isolement par rapport aux centres universitaires, mais le Dr Mailloux n’a pas ressenti cette émotion à Baie-Comeau. S’inspirant de la culture universitaire qui s’est développée au centre de médecine de famille local, il a fait en sorte que l’équipe chirurgicale puisse s’intégrer au programme de l’Université Laval.

« Nous avons demandé au programme d’ajouter des résidents en chirurgie générale, souligne-t-il. Nous avons recruté des collègues, et nous comptons maintenant un ou deux résidents par année aux stages de trois mois. »

« La culture universitaire nous est très favorable, et nous souhaitons l’entretenir et l’exploiter », ajoute-t-il.

Il ajoute que Baie-Comeau représente un réel avantage pour les résidents vu l’excellente exposition au milieu rural. « L’ambiance y est très agréable. »

À cet égard, le Dr Mailloux estime que les stages en milieu rural représentent un potentiel largement inexploité pour les écoles de médecine. Mais les temps changent…

Selon lui, les stages en milieu rural s’avèrent un excellent complément pour la formation des médecins. Par exemple, les médecins de famille « sont mieux outillés pour exercer de manière autonome et apprendre à collaborer avec des spécialistes ».

La relance d’Ambulance Saint-Jean — un cas de réussite

Le Dr Mailloux confie que sa mère lui a inspiré le goût du bénévolat; lorsqu’il a établi sa pratique à Baie-Comeau, il souhaitait être encore plus présent dans la communauté. Comme les services locaux d’Ambulance Saint-Jean avaient cessé leurs activités suite à une réorganisation administrative 10 ans plus tôt, il a cru bon les relancer.

« C’était exactement le genre de projet bénévole auquel je songeais, fait-il remarquer. Ambulance Saint-Jean joue un rôle de taille dans le continuum des soins. »

Il a fallu trois ans pour remettre sur pied les services locaux. Le projet a porté fruit et l’équipe compte maintenant 11 bénévoles. Trois événements ont nécessité son intervention en août 2021, et des ententes de services à long terme ont été conclues.

« Les gens sont mobilisés et les activités vont bon train grâce à leur générosité et leur grande disponibilité », conclut-il.


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Jean Ouellet | November 3, 2022
Félicitations au Dr Mailloux ! C’est une reconnaissance bien méritée !