Le bien-être des médecins résidents pendant et après la COVID-19
Par Dre Ana Hategan
L’épuisement est un enjeu important et demeure un défi de taille pour les médecins qui aspirent au bien-être. Durant leur apprentissage, ils sont soumis à un niveau de stress accru en raison des pressions inhérentes de la formation et des défis systémiques communs aux organisations de soins de santé. Je crois que les programmes de formation des résidents qui mettent l’accent sur la résilience et le bien-être sont beaucoup plus susceptibles de bien préparer les futurs diplômés à une pratique durable de la médecine.
Même avant la pandémie de COVID-19, l’enseignement en ligne et d’autres formes de soutien pédagogique sont devenus de plus en plus populaires auprès des éducateurs médicaux. En cette période où les enseignants et les ressources financières sont limités, les programmes de formation des résidents doivent prévoir la mise à jour des modèles pédagogiques traditionnels. Je crois fermement que pour créer un écosystème de formation plus durable, les programmes de formation pourraient envisager de partager leurs ressources. À ce chapitre, en 2018, j’ai conçu un programme d’apprentissage en ligne sur la résilience, appelé RESPITE (Resilience in the Era of Sustainable Physicians: An International Training Endeavour).
Enseigner la résilience au niveau individuel en vue d’apporter des changements systémiques
Le programme RESPITE est offert gratuitement et fait la promotion de l’intégration de la résilience à la formation des médecins dans diverses spécialités. Il s’adresse de façon générale aux programmes qui s’intéressent au soutien de la formation des médecins de l’ère moderne et examine le bien-être requis dans un système de soins de santé en évolution rapide. Il offre des stratégies pour atténuer le stress chronique et l’épuisement, et optimiser le bien-être personnel. Celles-ci peuvent être utilisées de façon préventive lorsque les médecins se portent bien et permettent aussi d’intervenir lorsqu’ils risquent de subir des blessures psychologiques ou lorsqu’ils en ont fait l’expérience.
Je dois souligner que les stratégies proposées sont surtout celles qui peuvent être utilisées au niveau individuel, comme mesure d’atténuation ou mesure temporaire, jusqu’à ce que l’organisation s’attaque, à l’échelle du système, aux causes de l’épuisement. D’ici là, j’encourage les utilisateurs du programme RESPITE à réfléchir à des façons de contribuer à ce changement systémique ou de le promouvoir. Plus que jamais auparavant, veiller au bien-être de médecins déjà exténués et dépassés par la pandémie actuelle peut aussi déterminer notre capacité de surmonter de futures crises en santé publique.
Le programme RESPITE, fruit d’un partenariat international avec l’Université McMaster, l’Université Dalhousie, l’University of California Davis et la Texas A&M University, a été mis en œuvre en collaboration avec la Division de l’innovation en cyberapprentissage à l’Université McMaster.
J’espère que les lecteurs trouveront que ce programme est utile.

Ana Hategan, MD, FRCPC, est gérontopsychiatre au Département de psychiatrie et de neurosciences comportementales à l’Université McMaster de Hamilton (Ontario). Elle est aussi professeure de clinique et crée des programmes d’études pour le programme de surspécialité en gérontopsychiatrie.
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