Innover dans le domaine de l’oto-rhino-laryngologie et la chirurgie cervico-faciale dans l’ouest du Kenya
Ce projet a reçu une subvention du nouveau programme de Développement, aide et collaboration à l’échelle internationale du Collège royal en 2020. Cette subvention appuie des projets visant à améliorer l’enseignement aux professionnels de la santé et à renforcer les capacités locales dans les pays à faible et moyen revenu.
L’Université de l’Alberta et le Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) d’Eldoret, au Kenya, ont établi un partenariat ayant pour but d’améliorer l’accès aux soins en oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale pour plus de 15 millions de personnes de la région.
Le MTRH est l’un des deux hôpitaux de référence tertiaires publics au Kenya; le personnel, la formation, les ressources, l’horaire et les infrastructures y sont toutefois insuffisants pour répondre aux besoins de soins en oto‑rhino‑laryngologie et chirurgie cervico-faciale de la population concernée. Ainsi, dans de nombreux cas, le MTRH n’a d’autre choix que de diriger les patients ayant besoin d’une intervention chirurgicale considérée comme courante dans les pays développés vers des centres situés à l’extérieur de la province ou de les laisser sans soins. Les fonds octroyés dans le cadre du programme de Développement, aide et collaboration à l’échelle internationale du Collège royal contribuent à la conception d’une possible solution.

After a short introductory course and some hands-on cases, local surgeons are quickly able to pick up and adapt newly learned endoscopic ear surgery skills, a massive step forward to decreasing reliance on expensive surgical microscopes. (Submitted photo)
Mettre au point des pratiques durables
En 2018, le MTRH et l’Université de l’Alberta ont entrepris une évaluation des besoins du programme d’oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervico-faciale de l’hôpital en s’appuyant sur un partenariat établi entre le MTRH et le groupe d’oto-rhino-laryngologie de l’Université de l’Indiana par l’intermédiaire du consortium AMPATH. Ensemble, ces trois équipes ont conçu un plan de projet pour répondre aux besoins les plus criants du MTRH.
« Notre objectif est de faire en sorte que le MTRH soit en mesure, d’ici quelques années, de réaliser ses propres chirurgies oncologiques pour un cancer de la tête et du cou, de prendre en charge les maladies avancées des voies respiratoires et pratiquer les interventions chirurgicales nécessaires, et de mener à bien des interventions endoscopiques avancées pour les maladies de l’oreille », explique André Isaac, MD, FRCSC, un oto-rhino-laryngologiste pédiatrique et membre du bureau de la santé mondiale de l’Université de l’Alberta, et l’un des responsables du projet.
Le Dr Isaac explique que la valeur fondamentale du projet réside dans le fait qu’il permettra de mettre en place des procédures et des pratiques durables pour les médecins et chirurgiens du MTRH. Un important obstacle à la chirurgie efficace de la tête et du cou dans les pays à faibles ressources est la forte dépendance de la discipline sur les technologies avancées. « Nos solutions sont conçues pour contourner ce problème; les médecins pourront donc travailler de façon durable », déclare le Dr Isaac.
Réimaginer ce qui est possible
À titre d’exemple, l’équipe du Dr Isaac tentera de remplacer la chirurgie microscopique de l’oreille, qui est onéreuse, par la chirurgie endoscopique de l’oreille, laquelle est abordable. « Il s’agit de complètement réimaginer ce qui est possible et de mettre en place ces pratiques. »
Les autres priorités consistent notamment à offrir un cours officiel sur les voies respiratoires, à améliorer les rapports de pathologie et à jeter les bases d’un programme de résidence.
En raison de la COVID-19 et des restrictions de voyage, plusieurs activités de projet prévues plus tôt cette année ont été reportées. Certaines d’entre elles ont depuis repris, tandis que d’autres seront relancées au moment opportun, lorsqu’il sera sécuritaire de le faire.