Enseigner des compétences durables en chirurgie craniofaciale en Ukraine
Ce projet a reçu une subvention du nouveau programme de Développement, aide et collaboration à l’échelle internationale du Collège royal en 2020. Cette subvention appuie des projets visant à améliorer l’enseignement aux professionnels de la santé et à renforcer les capacités locales dans les pays à faible et moyen revenu.
Les traumatismes craniofaciaux ont beaucoup augmenté en Ukraine depuis les manifestations de l’Euromaïdan en 2013 et l’invasion subséquente de la Crimée et de l’Ukraine de l’Est par la Russie. Les victimes de guerre ont surchargé le système médical ukrainien, 25 000 personnes ayant été blessées. Dans plus de 25 % des cas, ces blessures prenaient la forme de lésions craniofaciales.
Depuis, un partenariat entre la Fondation Canada-Ukraine et le ministère de la Défense de l’Ukraine a donné lieu à six missions chirurgicales dans la région afin d’y soigner les personnes souffrant de lésions craniofaciales ou de malformations causées par un traumatisme. Les bénévoles, des employés du Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto pour la plupart, dont Oleh Antonyshyn, MD, FRCSC et Tara-Lynn Teshima, MD, FRCSC, ont traité des centaines de patients.
Un système de soins de santé avide de connaissances
En travaillant, les bénévoles de Sunnybrook se sont rendu compte que les chirurgiens ukrainiens étaient capables d’adopter et d’appliquer rapidement de nouvelles techniques chirurgicales lorsqu’on leur fournissait la bonne formation et les bonnes technologies.
« Nous avons constaté que ces chirurgiens, qui étaient complètement débordés et mal préparés à traiter ces patients, avaient soif de connaissances et étaient en mesure de les appliquer, déclare la Dre Teshima, une spécialiste en chirurgie plastique, reconstructive et craniofaciale qui participe bénévolement aux missions de Sunnybrook depuis le début. Nous avons déterminé que la façon d’exercer l’influence la plus durable était de renforcer les capacités des chirurgiens de la région à employer des techniques chirurgicales avancées. »
En janvier 2019, le Sunnybrook Health Sciences Centre, la Sunnybrook Foundation et la Fondation Canada-Ukraine ont lancé une initiative de formation triennale qui donnera aux chirurgiens ukrainiens les moyens de venir en aide à leurs propres citoyens. L’initiative comprend des missions d’assistance-conseil, des démonstrations de chirurgies en direct, des symposiums et l’observation parrainée de chirurgies, qui contribueront à renforcer la capacité du système de soins de santé ukrainien.
Laboratoire en techniques craniofaciales

La Dre Tara-Lynn Teshima et l’équipe de chirurgiens de la clinique préopératoire (Photo soumise)
Une des composantes importantes du programme est un laboratoire en techniques craniofaciales, financé en partie par le programme de Développement, aide et collaboration à l’échelle internationale du Collège royal, qui simule des scénarios cliniques de fractures faciales. On fournit les antécédents cliniques, les photos et les tomodensitométries d’un patient présentant des fractures panfaciales aux participants, qui doivent poser un diagnostic et formuler un plan de traitement. On leur remet ensuite un modèle physique des mêmes fractures et on leur demande de les stabiliser à l’aide d’implants et de dispositifs de fixation.
« En enseignant aux chirurgiens ukrainiens les dernières techniques et en leur donnant les bons outils, nous sommes convaincus que nous pourrons rapidement accroître la capacité du pays à soigner les victimes de traumatismes », affirme la Dre Teshima. Elle précise que cette initiative éducative procurera des avantages à long terme qui s’étendront bien au-delà de la guerre. Les chirurgiens ukrainiens pourront mettre leurs nouvelles compétences à profit pour traiter les patients atteints de cancer qui ont besoin d’une reconstruction, les victimes d’accident de voiture et les enfants présentant une malformation congénitale.
En raison de la COVID-19 et des restrictions de voyage, plusieurs activités de projet prévues plus tôt cette année ont été reportées. Certaines d’entre elles ont depuis repris, tandis que d’autres seront relancées au moment opportun, lorsqu’il sera sécuritaire de le faire.