Cinq conseils pour fournir des soins adaptés à la culture

Le 10 novembre 2020 | Auteur : Personnel du Collège royal
Lecture de 2 min

Conseils sur l’importance de comprendre le contexte culturel pour traiter les patients autochtones atteints de la COVID-19

Les interventions de santé publique efficaces passent quasi inaperçues. Sarah Funnell, MD, FRCPC, s’est intéressée à la santé publique dans le but d’apporter des changements aux systèmes pour le bien des communautés, et non seulement pour faciliter l’interaction entre les cliniciens et leurs patients.

La Dre Sarah Funnell (Photo soumise)

« La santé publique vise avant tout à améliorer la santé des communautés; elle privilégie notamment l’accès à l’eau potable et la sécurité des quartiers, des éléments de base que nous tenons souvent pour acquis ».

Dans le cadre de sa pratique, cette médecin de famille d’origine algonquine-tuscarora traite des patients autochtones. Elle occupe le poste de médecin hygiéniste associée à la Santé publique d’Ottawa et dirige le volet de la santé autochtone au Département de médecine familiale de l’Université Queen’s.

La passion qu’elle nourrit pour les changements systémiques dans l’intérêt des Autochtones l’a amenée à siéger au Comité sur la santé des Autochtones, une instance indépendante du Collège royal composée de médecins, d’érudits et d’autres professionnels des soins de santé autochtones. Ensemble, ils ont rédigé les Conseils sur la sécurité culturelle pour les cliniciens pendant la pandémie de COVID-19 pour enseigner aux spécialistes à offrir des soins adaptés à la culture au moment d’évaluer et de traiter les patients autochtones atteints de la COVID-19.

Les Autochtones et les pandémies

Depuis le printemps, le Comité sur la santé des Autochtones accorde une grande importance aux effets des pandémies passées sur les communautés autochtones; il est devenu évident que les patients autochtones atteints de la COVID-19 ne vivraient pas la même expérience que les patients non autochtones.

« Les communautés autochtones vivent encore le traumatisme récent du deuil et de la maladie qu’ils associent à la grippe H1N1 », explique la Dre Funnell. Aussi, les séquelles laissées par les pensionnats autochtones influencent toujours la façon dont les patients autochtones interprètent, reçoivent et suivent les conseils des médecins non autochtones.

Le guide propose cinq thèmes pour surmonter ces obstacles :

  • les effets d’un traumatisme à long terme;
  • la recommandation de sites de dépistage communautaires adaptés à la culture;
  • l’importance d’établir des liens avec les patients, les familles et les communautés;
  • la façon d’annoncer des résultats de tests préoccupants;
  • le rôle de l’accessibilité dans le traitement.

Le facteur culturel

La COVID-19 a révélé son lot de vérités cachées dans la société, et la Dre Funnell est d’avis que le rôle essentiel de la culture dans la santé en fait partie. Selon elle, si les médecins ne comprennent pas la réalité culturelle des patients, certains détails sur l’importance qu’accordent les patients à leur bien-être risquent de leur échapper, et la façon dont ils traitent les patients pourrait en souffrir.

« La COVID-19 nous force à garder nos distances et à nous confiner; on nous dit que notre santé et notre sécurité en dépendent. Mais ces consignes n’ont pas nécessairement la même signification pour quelqu’un qui vient d’ailleurs, qui vit en famille élargie, ou qui associe son bien-être à son territoire et à ses traditions culturelles », précise-t-elle.

Elle espère qu’après la pandémie, les médecins comprendront que les peuples autochtones savent mieux que quiconque ce qui est propice à leur bien-être, et qu’ils utiliseront ces connaissances pour accorder une place au patient dans les nouvelles politiques de santé.

« Si vous comprenez les valeurs des gens et leur conception du bien-être, vous aurez une plus grande influence sur eux, ajoute la Dre Funnell. Il faudra encore du temps pour y arriver, mais plus les médecins s’engagent sur cette voie, plus nous serons en mesure de promouvoir la santé. »

Lisez les conseils sur la sécurité culturelle pour les cliniciens pendant la pandémie de COVID-19.

 


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