Aider les examinateurs à mieux comprendre les rôles CanMEDS grâce au jeu de rôle

Le 12 février 2020 | Auteur : Personnel du Collège royal
Lecture de 3 min

Comment et pourquoi la Dre Michelle Chiu prône la formation par simulation

Il n’est pas facile d’évaluer les rôles CanMEDS, notamment les compétences de collaborateur et de promoteur de la santé, au moyen d’une question d’examen du Collège royal de 13 minutes.

« Nous tentions de nous faire une idée, mais c’était très difficile », affirme l’anesthésiologiste Michelle Chiu, MD, FRCPC, Associée du Collège royal depuis 19 ans et examinatrice depuis 2013. Elle croyait, de par son expérience en simulation et en formation médicale, que le jeu de rôle était la solution; elle a donc soulevé cette idée auprès du Comité restreint d’examen en anesthésiologie du Collège royal.

« J’ai dit aux membres que, si nous voulions vraiment évaluer ces aptitudes, nous devions interagir directement avec les candidats », précise la Dre Chiu, médecin à l’Hôpital d’Ottawa et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa.

Dre Michelle Chiu

Dre Michelle Chiu

Prouver que le jeu de rôle est un bon modèle d’évaluation

« Nous avons décidé de créer des scénarios dans le cadre desquels l’examinateur était appelé à jouer le rôle d’un patient, d’un membre de la famille, d’un collègue ou d’un autre professionnel de la santé avec qui le candidat devait interagir », explique-t-elle.

Une fois le jeu de rôle intégré au processus d’examen, il était nécessaire de mener une étude afin de déterminer si le modèle était faisable et acceptable à la fois pour le candidat et l’examinateur. Les résultats étaient encourageants : une enquête dirigée par la Dre Chiu et présentée à l’occasion de la Conférence internationale sur la formation des résidents (CIFR) du Collège royal en septembre 2019 a révélé que la note attribuée par l’examinateur du jeu de rôle était tout aussi valide que celle accordée par l’examinateur-observateur.

L’ajout du jeu de rôle cadrait bien avec la passion qu’entretient la Dre Chiu pour la simulation et la formation médicale, laquelle s’est éveillée lors de son stage de perfectionnement à l’Université de Monash à Melbourne, en Australie, en 2002-2003. En 2014, elle est devenue directrice de la simulation du Département d’anesthésiologie et de médecine de la douleur à l’Université d’Ottawa, où elle supervise la formation par simulation dispensée aux étudiants de premier cycle, aux résidents, aux médecins en stage de perfectionnement et aux enseignants.

« Ce travail me plaît énormément », dit-elle. Dans le cadre de mes fonctions, je tente vraiment de favoriser l’intégration de la simulation à la formation, tant à l’échelle nationale qu’internationale. »

Lancer le Programme national de simulation en anesthésiologie (PNSA-CanNASC)

En tant que membre du Comité de spécialité en anesthésiologie du Collège royal, la Dre Chiu a proposé de créer un programme national de scénarios de simulation permettant d’évaluer les compétences en gestion des incidents critiques des anesthésiologistes en fin de formation. En 2013, après avoir reçu le feu vert du comité, elle a formé un comité chargé de mettre sur pied le Programme national de simulation en anesthésiologie (PNSA-CanNASC).

« Nous avons réuni un groupe de directeurs de programme et d’éducateurs en simulation de partout au pays représentant les 17 programmes d’anesthésiologie agréés par le Collège royal et avons procédé à une évaluation des besoins. Nous avons convenu, en nous appuyant sur le processus Delphi, de nous limiter aux scénarios visant à évaluer des compétences que nous jugions essentielles à la pratique de l’anesthésiologie. »

Le comité a mis au point des rubriques d’évaluation, des lignes directrices sur la mise en œuvre et un guide de calibration des évaluateurs.

« L’année suivante, soit en 2014, nous avons intégré un scénario, puis tous les autres par la suite. En cours de route, nous avons même passé en revue et remanié tous les scénarios afin de veiller à ce qu’ils soient aussi standardisés et authentiques que possible, de sorte que nous puissions évaluer les éléments que nous souhaitons évaluer. »

La Dre Chiu s’empresse d’ajouter que le PNSA-CanNASC ne porte pas seulement sur la prise en charge médicale et le savoir médical. « Il met en fait beaucoup l’accent sur la façon dont l’anesthésiologiste travaille dans l’environnement pour gérer les situations de crise, ce qui comprend le leadership, le travail d’équipe, la conscience situationnelle et l’attribution des ressources — toutes ces compétences. »

Jusqu’à maintenant, plus de 1600 évaluations ont été réalisées dans le cadre du PNSA-CanNASC pour les 17 programmes canadiens de résidence en anesthésiologie.

« Je crois sincèrement que la simulation est une technique extraordinaire pour enseigner et mettre en pratique des compétences que nous ne pouvons enseigner ni mettre en pratique autrement. Et je pense que nous pouvons en accomplir beaucoup grâce à cette technique », soutient la Dre Chiu.

« C’est donc pour cette raison que je fais ce que je fais. Je pense qu’il s’agit de la meilleure façon pour moi d’avoir un effet sur les soins aux patients. »


Lien: Enseigner aux enseignants, une expérience d’apprentissage pour la Dre Michelle Chiu


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