Adapter les programmes de résidence au contexte de la COVID-19

Le 7 juillet 2020 | Auteur : Personnel du Collège royal
Lecture de 3 min

En juin dernier, nous avons publié un article consacré à La compétence par conception (CPC) et aux réalités de la formation médicale postdoctorale dans le contexte de la COVID-19. Ce mois-ci, nous mettons en lumière la façon dont vos collègues continuent de mener à bien des programmes de résidence rigoureux adaptés à la CPC – et forment des médecins dont la compétence n’a pas d’égal – en temps de pandémie. La COVID-19 ne s’éclipsera pas du jour au lendemain. Pour avoir une idée de la situation, nous avons discuté avec le Dr Daniel Dubois, MD, FRCSC, directeur adjoint et responsable de la CPC du programme d’anesthésiologie de l’Université d’Ottawa, afin de savoir comment son programme s’est adapté pour répondre aux besoins d’apprentissage des résidents.

Le Dr Daniel Dubois

Le Dr Daniel Dubois

En quoi la COVID-19 a-t-elle transformé le quotidien des résidents?

Lorsque l’Ontario a déclaré l’état d’urgence à la mi-mars, nous avons réparti les résidents en petits groupes afin d’éviter les grands rassemblements. Nous avons donc converti la plupart de nos réunions et séances d’apprentissage en séances virtuelles. Au même moment, la fermeture de 9 des 15 salles d’opération et l’annulation des interventions chirurgicales non urgentes ont eu des conséquences désastreuses sur l’expérience clinique des résidents. Durant les premières semaines de l’état d’urgence, nous avons dû annuler toutes les demi-journées universitaires et les évaluations; les résidents ont ainsi perdu environ la moitié d’une période d’apprentissage. Ces changements étaient très déroutants, mais nous nous y sommes adaptés et nous sommes prêts pour la suite des choses.

Comment avez-vous adapté votre programme de formation pour que les résidents puissent renforcer leurs compétences?

Nous avons rapidement pris des mesures qui permettent aux résidents de réaliser des APC à partir de leurs expériences d’apprentissage, dans la mesure du possible. En voici les grandes lignes :

  • Compte tenu de l’annulation de nombreuses interventions chirurgicales non urgentes et du temps réduit en salle d’opération, nous avons conçu un nouveau formulaire simplifié pour l’évaluation et l’observation des résidents durant leurs stages cliniques.
  • Les résidents peuvent présenter une autoréflexion hebdomadaire sur les activités d’apprentissage auxquelles ils ont participé – gestion du flux de travail en salle d’opération, leadership ou tout autre type d’activité d’érudition.
  • Les résidents peuvent consulter les documents liés aux cas et en discuter seul à seul avec les patrons.
  • Les enseignants ont instauré une séance d’apprentissage d’une heure en ligne ouverte à tous.
  • De nombreuses activités pratiques ont été remplacées par des séances de simulation. Cette solution de rechange s’avérait nécessaire puisque l’anesthésie comporte de nombreuses interventions médicales générant des aérosols, comme l’intubation et l’extubation.
  • Des activités de simulation en milieu clinique sont également offertes en salle d’opération pour les stages optionnels et les soins d’urgence.

Quels résidents sont plus particulièrement touchés par la COVID-19?

Les résidents qui suivent un plan correctif éprouvent davantage de difficultés. Bon nombre de leurs plans d’apprentissage ont été reportés de quelques mois. Les résidents qui amorcent la transition vers la pratique ont aussi été perturbés, car il est difficile de leur donner l’occasion d’assurer la prise en charge autonome de patients et de les évaluer. Aussi, les résidents à mi-chemin de leur parcours n’ont pas été en mesure de participer à des stages optionnels interhospitaliers ou interuniversitaires, et leurs perspectives de carrière pourraient en souffrir.

Dans l’ensemble, les volets didactiques de la CPC ne sont pas trop difficiles à gérer, contrairement au volet clinique. Si les résidents ne parviennent qu’à faire trois des huit ou douze journées requises, ils devront rattraper le temps perdu.

Quels conseils donneriez-vous à vos pairs afin qu’ils puissent aider les résidents à évoluer?

Il faut regarder la réalité en face et miser sur le bien-être et le développement professionnel des résidents. Il faut mettre l’accent sur les communications, établir une stratégie formelle et la transmettre aux enseignants et aux résidents. La COVID-19 pourrait entraîner des délais dans la formation de certains résidents, et vous devez agir en amont – reconnaître et planifier le besoin accru de coaching longitudinal et de plans de formation individualisés pour combler les lacunes d’apprentissage.

Vous devriez aussi documenter toutes vos activités pour aider le comité de compétence à prendre des décisions fiables quant à la progression des résidents. En résumé, il faut faire preuve d’ouverture et de créativité pour consigner les activités d’apprentissage durant cette période.

Que fait la communauté de la formation médicale pour maintenir la norme d’excellence?

Tout le monde s’est employé activement à créer des ressources. Le Collège royal a produit des webinaires sur la façon dont les éducateurs médicaux ont réagi à la pandémie et les mesures d’intervention des programmes de spécialité et des universités. En ce qui concerne l’anesthésie, les présidents des comités de compétence de partout au pays ont organisé des vidéoconférences mensuelles pour présenter leurs stratégies et leurs pratiques. Certaines écoles ont accompli des choses étonnantes, alors que d’autres tentent encore de trouver un moyen de s’adapter à la situation. Je recommande les ressources suivantes :


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